Dans six semaines s'ouvrira la 68e édition du Festival de Cannes, aujourd'hui considéré comme le premier festival de cinéma à l'échelle internationale. L'audition de ce matin nous permettra de mieux en comprendre l'organisation et le fonctionnement. Plusieurs éléments concourent à faire de cette manifestation une occasion unique d'attirer vers la France le monde du cinéma et, plus largement, de la culture et des industries culturelles : la richesse et la diversité de la sélection officielle, des jurés prestigieux, les nombreux événements organisés pendant le festival, mais aussi le marché international du film qui l'accompagne, marché qui revêt une très grande importance en termes économiques.
À notre modeste niveau de législateur, nous essayons, à chaque fois que l'occasion s'en présente, de créer un cadre budgétaire favorable, de nature à contribuer à faire de la France le pays du cinéma. Ainsi, nous avons récemment modifié le plafond et le taux du crédit d'impôt cinéma, qui concerne tant les films à gros budget, dont il s'agit de relocaliser le tournage en France, que les films dits « du milieu » ou encore les films d'animation, secteur dans lequel la production française est de grande qualité. Cela a amené le président de la commission des finances, M. Gilles Carrez, qui pourtant, de prime abord, n'était guère enthousiaste à cette idée, à avoir cette formule éloquente – et, à certains égards, historique – à mon adresse : « Monsieur Bloche, rien n'est trop beau en France pour le cinéma ! »
Monsieur le président, monsieur le délégué général, je vous remercie d'avoir accepté notre invitation. Nous venons de commémorer le 120e anniversaire de la première projection cinématographique, qui a eu lieu le 22 mars 1895. Comme chaque année, nous attendons avec impatience la présentation de la sélection officielle, qui sera dévoilée le 16 avril prochain. Nous n'espérons évidemment pas de révélations sur ce point de votre part aujourd'hui. Indépendamment de nos appartenances politiques, nous sommes tous, ici dans cette commission, fortement attachés à la diversité culturelle et à la vitalité de la création cinématographique française. Nous savons ce que nous devons au Festival de Cannes à cet égard, et ce que nous vous devons, à l'un et à l'autre.