Nous sommes heureux de vous recevoir, messieurs, et d'entendre parler de Cannes. Nous nous réjouissons des nombreuses références faites au passé. Comment ne pas se féliciter que l'initiateur du Festival de Cannes ait été un « ministre de l'intelligence » ? Nous attendons tous avec impatience le prochain remaniement ministériel, car nous briguons tous ce poste, qui nous laisserait même, paraît-il, du temps libre !
Mais concentrons-nous sur l'avenir. J'ai bien compris la synthèse qui a été faite entre ce qui est un des plus grands événements culturels et ce qui est en train de devenir un grand événement économique. Je vois à quel point les marchés américains et asiatiques, notamment chinois, nous intéressent. Il ne pourra pas y avoir de développement du cinéma français sans que l'activité économique qui lui est liée soit elle-même développée et revendiquée comme telle. Sans doute est-ce parce que les choses ne sont pas passées ainsi que les cinémas italien et suédois ne sont plus ce qu'ils étaient et que nous en parlons désormais avec nostalgie. Rappelons le travail qui avait été réalisé en son temps par Jack Lang, alors ministre de la Culture, pour que le cinéma garde sa place éminente. Mentionnons aussi l'action de la chaîne Canal Plus, qui a bien coopéré avec le Festival de Cannes – je fais là référence à un autre Pierre Lescure. Loin de tuer le cinéma, Canal Plus a contribué à son développement pendant une période importante.
Avez-vous, messieurs, une vision claire de l'avenir ? Comment continuer à développer Cannes pour que nous en parlions comme d'un festival d'avenir et non comme d'une manifestation pour laquelle nous commencerions déjà à éprouver un peu de nostalgie ?