Monsieur Lescure, votre curriculum vitae est impressionnant et vous avez plusieurs casquettes : vous êtes même devenu, l'année dernière, membre du conseil d'administration du club de football de l'AJ Auxerre. Comment arrivez-vous à mener de front toutes ces activités ?
Les techniciens et fournisseurs qui ont travaillé pour le film Dominion de Steven Bernstein – qui raconte les derniers jours du poète gallois Dylan Thomas à New York – n'ont, semble-t-il, toujours pas été payés par les producteurs. Ils vous ont écrit pour demander que ce film ne participe pas à la compétition, « par solidarité » et « pour l'image de marque de votre festival légendaire ». Quelle sera votre décision ?
À l'initiative de la ministre de la Culture et de la communication de l'époque se sont réunies, en janvier 2013, les premières Assises pour la diversité du cinéma français. Elles ont fait le constat de difficultés importantes, rencontrées notamment par les réalisateurs de films dits « de la diversité » – films d'auteur, premiers et deuxièmes films – qui ont souvent du mal à trouver des producteurs et des diffuseurs. Deux ans après, ces assises ont-elles eu, selon vous, un impact positif ? Plus largement, comment la création cinématographique se porte-t-elle aujourd'hui ?
Malgré les difficultés économiques ambiantes, le Festival de Cannes ne semble pas connaître la crise : avec près de 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires en 2012 et plus de 10 000 participants en provenance d'une centaine de pays, son marché du film est aujourd'hui le plus grand au monde. Néanmoins, il semblerait que certains projets de films attendus pour Cannes aient été abandonnés en raison de restrictions économiques et budgétaires. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ? Avez-vous des exemples de projets abandonnés qui vous auraient particulièrement marqués ?