Franchement, si ce n’est pas l’État qui planifie, je ne sais pas qui le fait ! Et si ce n’est pas lui, je commence à m’inquiéter car l’État, malgré tout, est porteur d’une vision d’intérêt général. À quelques voix discordantes près, vous êtes très nombreux à évoquer la sécurité plutôt que la proximité, mais j’entends régulièrement, en particulier à chaque débat budgétaire, que si j’étais vraiment engagée dans des réformes, je n’aurais pas peur de fermer des services hospitaliers, de diminuer les plateaux hospitaliers, de rationaliser la carte hospitalière – pour reprendre des termes chers à certains bancs qui pourtant préconisent la coercition pour résoudre la question de l’installation des médecins –, la rationalisation de la carte hospitalière étant un mot charmant pour ne pas dire fermeture d’hôpitaux de proximité.
Mesdames et messieurs les députés, il faut savoir, à un moment, sortir de ces contradictions et assumer ses choix. Il faut savoir s’engager dans un chemin avec volontarisme et agir pour que les résultats soient au rendez-vous.
Nous avons un enjeu à relever en France et, même si le chemin qui reste à parcourir est long, nous nous y sommes attelés avec détermination depuis deux ans : la lutte contre la désertification médicale de certains territoires. Faut-il y répondre, comme je l’entends parfois, par l’augmentation du numerus clausus ? Je ne le crois pas. Des aménagements peuvent cependant intervenir à la marge. Il n’y a pas un chiffre sacré, bien évidemment.