La conséquence, madame la rapporteure, de votre avis défavorable, assorti de la précision explicite que la présence d’un biologiste dans chaque laboratoire médical n’est plus obligatoire, sera très simple : les centres de prélèvement pulluleront sur le territoire comme cela était le cas avant qu’on y mette un peu d’ordre. Ce qui m’importe, c’est la sécurité sanitaire et l’accueil des patients par des biologistes, soit des médecins et des pharmaciens titulaires d’un DESS de biologie médicale qui garantit leur compétence dans ce domaine. Dire que la présence d’un praticien diplômé dans cette discipline, qui est une spécialité médicale, n’est pas indispensable, c’est un peu comme permettre aux collaborateurs d’un neurologue de s’occuper des patients, même s’ils ne sont pas médecins !
Quel mauvais signal on envoie ainsi ! Celui que vous acceptez une marchandisation complète de la biologie médicale, madame la ministre, ou bien que vous voulez favoriser le développement de chaînes de laboratoires, ce qui est très étonnant de votre part et de la part de votre majorité. On en mesure pourtant les conséquences dramatiques sur le terrain, et pas simplement pour les carrières des professionnels de santé. Il n’est qu’à voir ce qui se passe en Belgique, où on assiste à la constitution de véritables chaînes de laboratoires – vous en connaissez les noms comme moi – dont la qualité de service n’est pas celle qu’on trouve sur les sites qui comptent des biologistes.
Je suis donc très surpris par votre opposition qui, d’une certaine façon, fait fi de la condition d’accréditation, exigeante et difficile, à laquelle cette profession est soumise – c’est d’ailleurs la seule à devoir justifier d’une accréditation. S’opposer à ces amendements revient à mettre fin à une spécialité médicale dont on nous avait expliqué que le niveau d’exigence et de sécurité sanitaires devait être au plus haut. Il serait très regrettable que vous empruntiez cette voie.