Ensuite, le débat concernant le délai de réflexion est un faux débat. En effet, entre le moment où une femme reçoit la confirmation de son état de grossesse et le moment où l’IVG est réalisée, il s’écoule en moyenne quinze jours à trois semaines. Autrement dit, le délai de réflexion existe. À l’inscrire tel quel dans la loi, les femmes seraient placées dans une situation très infantilisante. Chaque jour, les mêmes questions se succèdent : es-tu sûre, est-ce le bon choix ? On multiplie ainsi les sources d’angoisse.
Selon moi, la suppression de ce délai n’enlève rien : un entretien avec un médecin est de toute façon prévu, et rien n’empêche le médecin, dans la relation qu’il entretient avec sa patiente, de lui proposer un délai s’il pense qu’elle en a besoin. En tout état de cause, cela ne relève pas de la loi.
Enfin, certaines femmes pouvant bénéficier d’une IVG médicamenteuse sont contraintes en raison de ce délai d’opter pour l’IVG chirurgicale.
Tous ces éléments plaident en faveur de la suppression de ce délai de réflexion et ne méritent certainement pas l’agitation que certains manifestent ce soir.