Je suis défavorable à ces amendements de suppression.
Pour un certain nombre de raisons, évoquées par Mme Fraysse, j’avais envisagé de réduire le délai de réflexion à deux jours, plutôt que de le supprimer purement et simplement. Lorsque j’ai présenté, au mois de janvier dernier, le plan pour améliorer l’accès à l’IVG, j’avais prévu de proposer une telle réduction de ce délai de réflexion.
Comme chacun s’en souvient, le mois de janvier dernier fut celui des attentats. Avec le Gouvernement, avec le Premier ministre, nous avons considéré qu’il fallait éviter de donner à quiconque le sentiment que nous voudrions profiter du contexte d’union nationale pour faire passer des dispositions difficiles à accepter pour certains. J’avais donc indiqué que la question du délai de réflexion pourrait être abordée dans le cadre de ce projet de loi, qu’elle pourrait donner lieu à un débat au Parlement.
Ce débat a notamment été mené, en commission, par la délégation aux droits des femmes ; c’est le droit de tous les députés d’aborder de telles questions. À ce moment-là, j’ai exposé à nouveau ma position : pour moi, ramener ce délai à deux jours aurait permis de faciliter l’accès à l’interruption volontaire de grossesse, en particulier pour les femmes qui sont dans l’urgence, tout en ménageant un temps – dont je ne savais pas très bien moi-même à quoi il pouvait servir. L’amendement présenté par Mme Coutelle, présidente de la délégation aux droits des femmes, a été adopté en commission, et je me suis demandée : au fond, qu’est-ce que cela change ?
À entendre les députés de l’opposition, au-delà des arguments rhétoriques visant à cacher le fait qu’ils voudraient sans doute que des femmes culpabilisent…
Le 09/05/2015 à 09:21, laïc a dit :
Ils voudraient surtout que les hommes ou les familles qui poussent certaines femmes à avorter culpabilisent. Deux jours de réflexion quand il s'agit d'une future vie humaine qui est en jeu, c'est vraiment rien. Qui dit que c'est la volonté pleine et entière de la femme qui la pousse à avorter, et non pas les pressions familiales ou relationnelles, ou encore la dictature de la profession ? C'est à l'Etat de veiller à ce que la femme ne soit pas persécutée pour qu'elle avorte, et l'Etat doit donc faire en sorte de ne pas faire le jeu d'éventuels persécuteurs en rendant l'avortement trop facile.
Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui