Intervention de Sophie Errante

Réunion du 8 avril 2015 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Errante :

Cela fait des années que nous avons été alertés sur les dangers de certains produits chimiques. Régulièrement, de nouvelles études mettent au jour leurs impacts sur la santé.

Comment sortir de ce cercle vicieux dans lequel sont pris les agriculteurs, entre la sauvegarde de leur exploitation et la contrainte de nourrir toujours plus de population, et les risques sur leur santé et sur celle de leurs proches, et plus globalement sur celle la société ? Autrement dit, où en est-on du fameux équilibre « bénéficerisque » ?

D'après les premiers retours, il ne semble pas que le moratoire européen interdisant, pendant certaines périodes, trois nicotinoïdes sur le maïs, le colza et le tournesol, ait eu un impact négatif sur les rendements ou la qualité des récoltes. Les rendements pour le colza ou le tournesol se situeraient même au-dessus de la moyenne de ces dernières années. J'aimerais avoir vos commentaires sur ces résultats.

S'agissant du biocontrôle, nombre de start-up et d'entreprises y travaillent depuis des années – dix ans, avez-vous dit. Pourquoi son taux est-il de seulement 3 % ?

Que pensez-vous du plan Ecophyto 2, qui propose notamment de mettre en place un dispositif expérimental de certificats d'économie de produits phytosanitaires, de promouvoir et de développer le biocontrôle ainsi que l'agriculture biologique, de renforcer la recherche pluridisciplinaire sur les impacts sanitaires et environnementaux des pesticides, ou encore d'instaurer un dispositif de pharmacovigilance doté de moyens suffisants ?

En tant que coprésidente du groupe d'études Santé environnementale, j'aimerais savoir ce que vous pensez de l'exposome, qui prend en compte les effets croisés de certaines expositions dans un environnement global pour en déterminer l'impact sur la santé. La confrontation de différents systèmes nous permettrait-elle d'envisager une vraie responsabilité collective ? Pouvons-nous réellement adopter des comportements plus responsables sans renoncer à nourrir toutes nos populations ? Je rappelle que, comme pour l'amiante, l'État pourrait se voir condamner pour ne pas avoir interdit certains produits dangereux.

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