Intervention de Bertrand Pancher

Réunion du 8 avril 2015 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Je regrette que l'on n'ait pas invité de grandes organisations agricoles. Ce n'est pas tout d'avoir raison seuls ; si les constats ne sont pas partagés par l'ensemble des agriculteurs, les blocages perdureront.

La question de l'expertise me semble fondamentale. Les agences spécialisées ne travaillent pas toujours ensemble ; il y a parfois des expertises différentes, notamment dans le domaine de la biodiversité. Peut-être ces agences ne sont-elles pas dotées de moyens suffisants. Si l'étude du professeur Séralini avait été conduite pour le compte d'une agence disposant d'un budget de 10 millions d'euros, sans doute n'y aurait-il eu aucune controverse sur l'expertise. Quel jugement portez-vous sur ces agences ?

Les études réalisées par les professionnels qui lancent un produit sur le marché sont l'objet de controverses : que ces mêmes professionnels les paient suffit à les entacher d'un manque de transparence. La profession est-elle prête à évoluer sur le partage de ces études, tant en termes de gouvernance que de pluridisciplinarité, ainsi que sur la place réservée aux usagers ? Sans cela, les controverses vont se multiplier, vous serez de plus en plus bloqués et, de notre côté, nous aurons beaucoup de mal à prendre des décisions, confrontés à des avis complètement divergents.

Parallèlement, l'expertise d'usage, celle des agriculteurs au quotidien, révèle des problèmes nombreux au regard des prairies, des rivières, des abeilles. Mais cette expertise, développée en particulier par le réseau DEPHY, est partagée avec beaucoup de mal. Quel déclic faut-il faire jouer pour généraliser l'expertise d'usage ?

Enfin, nos concitoyens ne sont peut-être pas suffisamment imprégnés de culture scientifique pour comprendre que toute avancée n'est acquise qu'au prix de reculs, de retours en arrière, d'incertitudes. Des problèmes, il y en aura toujours ; ce n'est qu'une question d'évolution scientifique et cela n'a rien de dramatique. Ne faudrait-il pas réserver, dans notre pays, une place au développement de la culture scientifique ?

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