Intervention de Olivier Falorni

Réunion du 8 avril 2015 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Notre débat part du constat que le plan Ecophyto a échoué à réduire de 50 % le recours aux pesticides avant 2018. Au lieu de cela, il a augmenté de plus 9,2 % en 2013, nous offrant une triste troisième place sur le podium mondial des pays consommateurs de pesticides. D'après le rapport de notre collègue Dominique Potier, la dynamique collective n'a pas fonctionné au-delà des réseaux initiés.

Le ministre chargé de l'agriculture a annoncé un plan Ecophyto 2, qui est déjà jugé nettement insuffisant par les acteurs concernés. La fondation Nicolas Hulot, par exemple, réclame une séparation nette entre les structures de vente et les structures de conseil. Cela me paraît effectivement souhaitable, et je voudrais avoir votre avis sur ce sujet.

Plus largement, pourquoi, depuis une décennie, les gouvernements successifs échouent-ils dans la lutte contre ce fléau ? Est-ce dû au manque de sanctions, alors que la taxe spécifique sur les produits phytosanitaires rapporte environ 100 millions d'euros par an ? Ou bien est-ce dû à la toute-puissance du lobby de l'agrochimie ?

On ne peut que se réjouir de l'adoption de l'amendement de notre collègue Gérard Bapt interdisant l'usage des produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes à compter du 1er janvier 2016. Pour devenir effective, cette interdiction doit être adoptée par le Sénat, ce qui paraît pour le moins mal engagé au vu du rejet par celui-ci de la proposition de résolution du sénateur Joël Labbé proposant un moratoire sur ces pesticides en France et au niveau européen. Je rappelle que la production de miel en France a de nouveau chuté d'un tiers par rapport à 2013. Devant cette frilosité inquiétante, il est indispensable que l'Union européenne agisse pour que les herbicides soient proscrits par les agriculteurs et que les objectifs du plan Ecophyto soient atteints.

Selon un sondage effectué en 2010, seulement 32 % des jardiniers amateurs estimaient que les pesticides étaient dangereux. En 2013, un accord-cadre Ecophyto, dit « Biocontrôle », a été signé en vue de vulgariser les méthodes de biocontrôle et à promouvoir leur utilisation dans les jardins d'amateurs. Avez-vous pu mesurer l'impact de ces dispositions à la fois sur les jardiniers amateurs et sur les distributeurs ?

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