Intervention de Geneviève Van Maele

Réunion du 8 avril 2015 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Geneviève Van Maele, professeur au Centre de toxicologie et de pharmacologie de l'Université catholique de Louvain :

Le document que nous vous avons remis est une synthèse du travail de l'expertise ; le rapport proprement dit compte plus de mille pages.

Les chercheurs qui travaillent sur des études de revue de littérature ont beaucoup de difficultés à trouver les financements nécessaires.

Je ne peux pas donner de jugement sur les agences d'expertise. Pour ma part, j'ai participé à une expertise de l'INSERM, mais je n'en fais pas partie ; je travaille à l'Université catholique de Louvain. L'intérêt d'une telle expertise, qui avait rarement été conduite jusqu'à présent, est d'avoir permis de confronter les données de l'épidémiologie avec la mécanistique, car il est difficile de tirer des conclusions de l'une sans l'autre.

S'agissant de la dose maximale acceptable de notre point de vue de scientifiques, c'est une question qui sort de mon domaine de compétences, car elle fait davantage appel à l'évaluation des risques que des dangers. Or ma spécialité, en tant qu'épidémiologiste, est d'évaluer les dangers. Je ne peux donc pas vous donner d'avis sur le sujet.

Des études ont été menées sur les risques suite à des ingestions alimentaires, mais, pour ma part, je n'ai pas d'expérience dans ce domaine, mes recherches récentes ayant surtout porté sur l'exposition professionnelle aux pesticides ainsi que l'exposition domestique.

Vous demandez pourquoi certaines substances actives n'ont pas fait l'objet d'études épidémiologiques. L'expertise INSERM fait état de toute la littérature que l'on a pu trouver sur les pathologies qu'on a pu étudier. Mais cette revue n'est pas exhaustive et certains pesticides ont pu échapper à la publication de certaines études sans que ce soit nécessairement délibéré. Tout dépend aussi du domaine sur lequel porte la littérature. En matière de cancers, il y a un temps de latence assez long entre le moment de l'exposition et celui de l'apparition du cancer. Il faut donc attendre plusieurs années avant de voir les effets. Par exemple, en matière de néonicotinoïdes, qui sont des agents relativement récents, les seules données actuellement disponibles concernent des expositions aiguës, c'est-à-dire des empoisonnements accidentels ou volontaires ; on ne trouve rien sur les cancers, faute du recul suffisant.

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