Intervention de Jérôme Audurier

Réunion du 8 avril 2015 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Jérôme Audurier, exploitant du réseau DEPHY mis en place par le ministère de l'agriculture :

Vivant dans une zone de polyculture-élevage, il m'a été beaucoup plus facile de diminuer le nombre de traitements sur le colza, car je n'étais pas entouré de grandes étendues de colza qui se touchent. La biodiversité, avec ses cultures différentes et ses prairies, facilite le changement.

Si un film ne suffit pas à sensibiliser sur l'impact des produits phytosanitaires, en tout cas, beaucoup d'agriculteurs n'en sont pas encore conscients. Ils sont très peu à porter des masques et des combinaisons de protection. S'ils ne se protègent pas, c'est qu'ils n'ont pas conscience du danger.

Les nouvelles technologies ont un coût. Tout le monde n'en a pas les moyens. En revanche, pour ceux qui veulent changer de modèle économique, il est simple de réintroduire l'agronomie. Ce n'est pas difficile de revenir aux rotations, de mélanger les espèces, et les résultats sont rapides.

Il y a quelques années, pour pouvoir utiliser les produits chimiques, les agriculteurs devaient suivre une formation Certiphyto. Pendant ces journées, on nous expliquait que les produits phytosanitaires étaient dangereux et qu'il fallait porter des gants, mais jamais on ne nous a dit comment limiter leur utilisation. Quelle dérision, tous les fonds VIVEA qui ont été engloutis dans ces formations pour un tel résultat ! Selon moi, le maître-mot en matière de formation, c'est « autonomie ». Avec le modèle bio, j'ai l'autonomie fourragère, l'autonomie de décision, et même l'autonomie financière. Plus on acquiert d'autonomie, plus il est facile de changer.

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