Intervention de Patrick Bloche

Réunion du 2 avril 2015 à 9h00
Mission de réflexion sur l'engagement citoyen et l'appartenance républicaine

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Bloche, président :

Mesdames et messieurs les parlementaires, chers collègues, madame et monsieur les représentants des fondations. Je suis heureux de présider cette toute dernière séance d'auditions de la mission de réflexion sur l'engagement citoyen et le sentiment d'appartenance républicaine, consacrée aujourd'hui aux perspectives qui s'offrent à cet engagement. Une séance de restitution sera organisée le jeudi 9 avril prochain, afin d'échanger avec une vingtaine de citoyens sur les propositions que le président Claude Bartolone rendra au Président de la République dans deux semaines – l'échéance approche !

Au cours de nos précédents échanges, nous avons eu la chance de recevoir de nombreux intervenants de qualité, extrêmement investis dans des domaines aussi variés que la sécurité civile, l'économie sociale et solidaire, les activités de la jeunesse et du sport, l'éducation populaire, l'autonomisation des personnes âgées ou encore les formes d'expression de la solidarité en milieu rural.

Il apparaît ainsi, à l'issue de nos auditions – nous en avions bien sûr l'intuition – que c'est dès l'école que se joue l'appropriation des principes fondamentaux de la République. Comment pouvons-nous renforcer cet éveil et cette formation à la citoyenneté, en ayant bien à l'esprit que nous devons absolument la rendre concrète et immédiatement compréhensible, en particulier à toutes celles et à tous ceux pour qui ces mots peuvent trop souvent sonner creux ?

Toutes les personnes entendues nous ont redit l'importance de l'engagement, à tous les âges de la vie pour donner du sens à celle-ci et plus largement, au vivre ensemble. Ils ont également évoqué les nombreux obstacles qu'ils rencontrent au quotidien.

Une des réponses, c'est l'ouverture à tous les jeunes du service civique, qui fête cette année ses cinq ans d'existence. À compter du 1er juin 2015, en devenant universel, un engagement de service civique sera proposé à tous les jeunes de moins de 25 ans qui le souhaiteront. En 2014, seuls 35 000 jeunes ont été accueillis dans ce cadre. En 2017, tout nous laisse penser qu'ils pourraient ainsi être cinq fois plus nombreux. Dès lors, nous devons réfléchir aux éventuels obstacles qui pourraient s'opposer à cette amplification du service civique. Comment pouvons-nous, par exemple, diversifier le panel des missions proposées afin d'accueillir tous ces jeunes candidats ? Et comment l'Agence du service civique, notamment, envisage-t-elle cette progression annoncée par le Président de la République ? Quelle articulation peut-on imaginer entre le service civique et d'autres formes d'engagement telles que le volontariat ou le recours à la réserve citoyenne par exemple ?

D'autres pistes de réponse que nous avons entrevues, ce sont les différentes formes de prise en compte et de valorisation de l'engagement dans les parcours personnels, étudiants bien sûr – au travers de crédits ou de la prise en compte d'une césure – mais également professionnels, afin de favoriser le modèle de participation quotidienne à la vie de notre communauté républicaine.

C'est à ce titre que nous recevons aujourd'hui trois personnalités particulièrement impliquées dans des organismes qui seront les piliers potentiels d'une politique volontaire favorisant l'engagement sous toutes ses formes. M. Alain Régnier est préfet, chargé de la mission « Déploiement du service civique » auprès du secrétaire général du ministère de l'intérieur. Mme Hélène Paoletti dirige l'Agence du service civique et Mme Nadia Bellaoui est présidente du Mouvement associatif. Il sera extrêmement intéressant pour nous de bénéficier de leur expérience et de leur opinion éclairée sur ces enjeux de l'engagement.

Monsieur Alain Régnier, vous êtes préfet et chargé de mission « Déploiement du service civique » auprès du secrétaire général du ministère de l'Intérieur depuis le mois de février. Le ministère de l'intérieur, avec la police et la gendarmerie nationales, la protection et la sécurité civiles ainsi que le réseau des préfectures, est l'un des premiers concernés par la montée en puissance du service civique au cours des années à venir ainsi que par le développement d'une réserve citoyenne dans les administrations civiles, sur le modèle de ce qui existe déjà dans nos armées et, de façon moins connue, dans nos forces de sécurité. Le bilan que vous allez nous livrer ainsi que les enjeux et perspectives que vous pourrez dessiner pour ce ministère – au coeur des questions de citoyenneté et de relation de nos concitoyens avec la République – nous seront très utiles pour comprendre les enjeux du développement des formes volontaires d'engagement civique et citoyen.

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