Intervention de Bernard Lesterlin

Réunion du 2 avril 2015 à 9h00
Mission de réflexion sur l'engagement citoyen et l'appartenance républicaine

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Lesterlin :

Guillaume Bachelay a raison, la perspective doit être que le service civique ne se limite pas à une aventure individuelle : elle doit aussi être collective. Cela nécessite des moments de confrontation des expériences entre jeunes issus de tous les horizons – c'est cela la mixité sociale –, qu'ils soient investis dans des missions aussi diverses que replanter des arbres après un feu de forêt, s'occuper de personnes âgées ou encadrer une activité extrascolaire. Cette émulation fera la qualité du service civique.

Je tiens à évoquer l'inquiétude exprimée par les référents en place : si on multiplie par quatre les effectifs, beaucoup arriveront qui n'auront aucune idée de ce qu'est le service civique, même s'il existe de belles brochures. Le risque est de tomber dans des définitions de missions qui ne sont pas dans l'esprit de la loi qui a créé le dispositif. Des missions qui viendraient se substituer à des emplois, fussent-ils associatifs et, pourquoi pas, administratifs. La tentation est grande pour les collectivités territoriales qui disposent de moins de moyens pour financer des associations ou des associations en mal de permanents. Nous devons demeurer vigilants et c'est pour cela qu'il faut que les acteurs locaux s'approprient le dispositif. Il ne s'agit pas d'abandonner la responsabilité de l'État, qui doit être pilote et se placer à la source de cette appropriation. Il faut institutionnaliser cette gouvernance de proximité. Au départ, nous ne pensions pas cela nécessaire ; aujourd'hui nos objectifs quantitatifs comme notre volonté de maintenir le niveau de qualité des missions proposées nous y poussent. L'animation et le partage des expériences – qui n'ont rien à voir avec les cours d'éducation civique –, la rencontre de responsables et d'élus locaux confèrent son vrai contenu à l'éducation citoyenne. Cela nécessite une formidable organisation et l'exigence se verra augmentée par la dimension internationale que devront impérativement prendre les formations, car cela participe de l'esprit qui anime le dispositif. Lorsqu'il s'agira d'envoyer nos jeunes à l'étranger et d'en recevoir d'autres en retour, le travail ne pourra pas être celui des seuls fonctionnaires mais de toute la société.

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