Intervention de Guy Geoffroy

Séance en hémicycle du 14 avril 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Droit d'asile

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Geoffroy :

Monsieur le Premier ministre, pourquoi vous obstinez-vous à refuser de tenir compte de nos avis, éventuellement de nos conseils, éventuellement de nos propositions, même et surtout lorsqu’il s’agit de textes sur lesquels vous appelez notre attention et souhaitez un consensus national que nous ne vous avons jamais vraiment refusé ces temps derniers ?

Ainsi, sur le texte relatif à l’asile, votre gouvernement, votre ministre se sont ingéniés à refuser tout ce que nous leur proposions et à nier ce qui est devenu une évidence, à savoir ce lien entre, d’une part, le droit d’asile, son utilisation, sa pratique et, d’autre part, l’immigration irrégulière.

Eh bien, vous avez eu tort, monsieur le Premier ministre, parce que la Cour des comptes vient de dire très fort ce que nous nous étions efforcés de vous faire comprendre : « La politique d’asile est devenue la principale source d’arrivée d’immigrants clandestins en France, elle n’est plus tenable à court terme, elle est au bord de l’embolie. »

La Cour indique que la majorité des personnes déboutées sera régularisée au bout de cinq ans, depuis la circulaire prise le 28 novembre 2012 par le ministre de l’intérieur que vous étiez à l’époque, monsieur le Premier ministre. Elle précise – chiffre terrible, cruel – que seulement 1 % des déboutés du droit d’asile sont renvoyés dans leur pays. La Cour conclut en formulant dix recommandations, dont la septième est de faire exécuter par les personnes déboutées leur obligation de quitter le territoire français.

Dans le cadre de la navette parlementaire, le projet de loi sur l’asile est actuellement examiné par le Sénat. Vous avez la possibilité de rattraper votre erreur, vous avez la possibilité, enfin, d’avouer devant les Français que le dévoiement du droit d’asile et l’immigration irrégulière ne font qu’un et qu’il faut les traiter ensemble. Monsieur le Premier ministre, faites-le !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion