Une mission franco-allemande, à l'image de celles que nous avons effectuées par le passé en Islande, en Croatie et en Serbie, serait effectivement une excellente idée.
À l'époque de la crise géorgienne, la réaction de l'Europe, mobilisée par le Président Sarkozy, avait été extrêmement rapide, ce qui avait permis de contenir l'avancée russe et d'assurer un vrai cessez-le-feu. Dans le cas présent, la situation reste au contraire très fragile : le cessez-le-feu n'est pas encore effectif, les armes présentes ne seront pas retirées et je crains même que d'autres ne viennent alimenter le front.
Il importe effectivement de se montrer exigeant vis-à-vis de l'Ukraine, responsable d'une partie de sa propre faiblesse, en n'ayant pas progressé en matière de solidification de la démocratie et de lutte contre la corruption.
L'Union européenne doit par ailleurs continuer d'exercer une pression vis-à-vis de la Russie mais les divergences d'appréciation, au sein du Conseil européen, sont frappantes : à côté du couple franco-allemand, qui défend une position raisonnable, les pays d'Europe centrale et orientale réagissent de manière beaucoup plus passionnelle ; étant de nationalité polonaise, le Président Donald Tusk lui-même prend des positions relativement dures. Toute la difficulté consiste à maintenir un dialogue à la Russie tout en restant extrêmement méfiant, car le Vladimir Poutine d'aujourd'hui n'est plus celui de 2008.