Je ne m’exprimerai pas en tant que rapporteur, mais plutôt en tant que député de la onzième circonscription des Français établis hors de France. Si vous le permettez, je voudrais formuler trois réflexions personnelles.
Premièrement, je pense qu’on ne peut tenir le même raisonnement pour les accords d’association avec l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie. Ce serait une erreur, car à mon avis la Moldavie est vraiment un État spécifique. Comme certains l’ont dit, la Moldavie a une histoire particulière, beaucoup moins tournée vers la Russie que d’autres pays, même si elle compte une forte minorité russe.
Deuxièmement, je pense que la Moldavie a su pacifier la situation en Transnistrie : il est possible de passer de la Transnistrie à la Moldavie sans le moindre problème. Mon opinion est peut-être minoritaire, mais je crois qu’il y a vraie perspective, à très long terme, pour la Moldavie, au niveau de l’Europe. Je ne pense pas la même chose de l’Ukraine et de la Géorgie.
Je ne voudrais pas ce soit un marché de dupes. Comme cela nous a été dit, les aides européennes consistent souvent à envoyer des experts pour expliquer, par exemple, comment lutter contre la corruption, comment améliorer le système judiciaire, etc. Il faudrait que ces aides bénéficient directement aux Moldaves, qu’on ne se contente pas éternellement d’envoyer des experts suédois, britanniques ou d’autres nationalités passer quelques jours en Moldavie avant de revenir.
Troisièmement, je souligne l’exceptionnelle vivacité de la France dans ce pays. Les entreprises françaises y sont particulièrement actives, de même que l’Alliance française, dirigée par Emmanuel Skoulios, ou la Chambre de commerce et d’industrie France-Moldavie. Madame la secrétaire d’État, vous représentez ici le Gouvernement : il ne faut pas abandonner ce pays ! Je vous dis cela très amicalement, car le gouvernement précédent ne faisait pas mieux dans ce domaine. Puisque ce pays est tout petit, nous avons tendance à réduire notre présence, et les aides, alors que c’est un bastion de la francophonie, et un petit marché pour nos entreprises. Quand on voit la manière dont on massacre les aides à ce pays, cela fait de la peine : je pense que la gauche et la droite pourraient s’accorder sur ce point.