Intervention de Charles de Courson

Réunion du 15 avril 2015 à 9h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Ce n'est pas moi qui dirai le contraire : je n'ai jamais cessé de défendre cette thèse.

Dans le style inimitable de la Cour des comptes, le Haut Conseil évoque une « croissance potentielle, dont l'estimation est entourée de fortes incertitudes ». Ces fortes incertitudes portent à mon sens sur le concept lui-même. S'il n'a plus beaucoup de sens, la distinction entre mesures conjoncturelles et mesures structurelles est remise en cause.

La croissance potentielle yoyote mais l'avis ne dit rien sur le taux retenu. Quel est-il ? La faiblesse de l'investissement pose un problème : en 2014, l'investissement des entreprises non financières croît de 0,7 % mais, en 2015, elle augmente seulement de 0,3 %. Comment justifier la reprise affichée pour les deux années suivantes, avec un taux de 3,3 %, alors que les taux de marge, qui sont les plus faibles d'Europe, n'augmentent pas sensiblement ? Je rappelle que nous avons six points d'écart en la matière par rapport à la moyenne européenne.

L'avis revient fréquemment sur la prudence dont fait preuve le Gouvernement dans le choix de ses hypothèses. Je ne saurais la lui reprocher car j'ai toujours plaidé en ce sens. Cela dit, avons-nous affaire à de la prudence ou à de la tactique politique ? Le Gouvernement ne devient-il pas subitement prudent, après avoir oublié de l'être pendant trois ans, parce qu'il espère que les résultats seront meilleurs que les prévisions et qu'il pourra s'en féliciter ? N'est-ce pas seulement un petit jeu politicien ? Qu'en pensez-vous ?

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