Je me réjouis, comme plusieurs de mes collègues, que l'on insiste sur le solde nominal plutôt que sur le solde structurel. Nous avons vu toutes les difficultés rencontrées pour passer de la croissance effective à la croissance potentielle. Globalement, nous aurions bien besoin que le Haut Conseil nous apporte des outils méthodologiques plus fiables et qu'il fasse des choix.
Je pense en particulier à l'inflation que vous évoquez en parlant de la nécessité de trouver 4 milliards d'euros d'économies « structurelles » à la demande du Conseil de l'Union européenne du 10 mars dernier. Parce que nous calculons nos économies en tendance, et que nous avons surestimé l'inflation, il nous manque quelques milliards – par exemple au titre du blocage du point d'indice. Le Gouvernement proposera très probablement de parvenir à la somme de 4 milliards grâce aux économies sur les frais financiers. Pourtant il me semble que ce type d'économies fondées sur l'évolution des taux d'intérêt – qui pourraient parfaitement repartir à la hausse sous influence de la Réserve fédérale américaine, comme vient de le dire Razzy Hammadi – ne relève pas de la notion d'effort structurel. Il s'agit d'économies de constat. Aujourd'hui, on mélange allégrement le structurel et le nominal, et cette confusion finit par nuire à la clarté de l'avis du Haut Conseil. Comment ce dernier pourrait-il nous aider à apporter un peu de clarté là où le Gouvernement ne semble pas très enclin à en mettre ?