Intervention de Didier Migaud

Réunion du 15 avril 2015 à 9h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Didier Migaud, président du Haut conseil des finances publiques :

La question de la capacité des entreprises françaises à faire face à une demande accrue se pose alors. C'est tout le débat sur la compétitivité de notre économie.

La France est-elle condamnée à une faible croissance ? Elle ne l'est pas si des moteurs internes prennent le relais. De nombreux économistes estiment néanmoins que nous pouvons connaître une période longue de croissance molle tandis que d'autres pensent que le rebond sera plus important et durable. Pour le moment, tout cela doit être confirmé : nous ne disposons que de quelques signes d'un rebond.

Le Haut Conseil ne retient pas de schéma déflationniste. Il est vrai que la hausse des prix est négative sur un an. L'INSEE fait encore apparaître pour le mois dernier une diminution des prix sur un an de 0,1 %, soit une hausse par rapport au mois précédent, durant lequel cette diminution était de 0,2 %. Cependant ces données résultent essentiellement de l'impact direct de la baisse des prix pétroliers. Si l'on raisonne hors énergie, l'inflation sous-jacente reste légèrement positive : 0,2 % sur un an au mois de mars. Quant à l'augmentation nominale des salaires, elle est supérieure à 1 % – de 1,3 à 1,4 % en 2015-2016 – ce qui, d'une certaine façon, constitue un frein à une nouvelle baisse des prix. Le prix de la production nationale reste proche de 1 % en rythme annuel. Les anticipations d'inflation à long terme sont également positives du côté de la Commission européenne et de la BCE – cela dit, il est logique que la BCE anticipe une reprise de l'inflation si elle croit à sa propre politique – même si, de leur côté, les analystes financiers anticipent moins une accélération de l'inflation.

La baisse de l'euro contribuera sans doute aussi à augmenter l'inflation. On peut concevoir que les décisions prises par la BCE auront des conséquences de ce point de vue.

Dans le cadre du rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, que je devrais pouvoir vous présenter dans la seconde quinzaine de juin, la Cour des comptes reviendra sur la question de l'investissement, notamment de l'investissement public.

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