Je note une forme de stigmatisation des biocarburants de première génération. J'ai bien conscience de toute l'argumentation concernant la question alimentaire, mais, à force de vouloir régler des problèmes théoriques, on ne règle pas les problèmes concrets, à savoir ceux liés aux hydrocarbures, à la facture énergétique et à l'émission de dioxyde de carbone. Par conséquent, en voulant mener des raisonnements très poussés, très subtils, on en arrive à oublier que l'objectif principal ici est d'encourager les véhicules propres. Je suis donc favorable à ce que nous gardions la version sénatoriale, d'autant que, vous le savez, monsieur Baupin, les biocarburants avancés existent, progressent, mais nous n'en sommes pas au point de développer une véritable filière. Plutôt que de chercher à aller plus vite que la musique, il convient de respecter le rythme des investisseurs qui ont besoin de signaux cohérents. On a beaucoup encouragé le secteur privé à investir dans les biocarburants de première génération, puis, subitement, le législateur estime s'être trompé et appelle l'attention sur un autre type de biocarburant – ce n'est pas ainsi qu'on encourage la stabilité de l'investissement.