J'ai évidemment le plus grand respect pour les membres de la Commission spéciale, et en particulier pour ceux de l'opposition. Mais on ne peut pas réécrire l'histoire ! Ce soir, vous nous dites que l'accord était très proche, tout en revenant sur de nombreux points de désaccord profond, en particulier sur le nucléaire – domaine où vous vous plaisez d'ailleurs parfois à caricaturer nos positions. En première lecture, nous avons passé plus de treize heures sur l'article 1er : il s'agissait donc bien là d'un enjeu essentiel pour vous. Vous disiez même que c'était sur ce sujet que vous prendriez la décision de voter ou pas ce texte. Mais votre décision de ne pas faire confiance à ce texte majeur, attendu, était prise dès le départ !
Si la CMP a échoué, et je le regrette, c'est parce que vous avez décidé de faire de la question du nucléaire et des objectifs fixés par la loi des points de rupture.
Vous évoquez le démantèlement. Ce n'est pas la loi qui l'impose, mais le fait qu'une centrale a une durée de vie, quelque décision que nous prenions ici. Il y a déjà des démantèlements en cours, et les rapports d'évaluation du coût sont déjà nombreux. Ne faites pas croire que ce sont les objectifs que fixe, à juste titre, la loi qui imposent des démantèlements : de toute façon, une centrale n'est pas éternelle.
Nous nous rejoignons pour nous réjouir de l'excellence de la filière nucléaire française ; cela continuera. Mais nous pensons également que nous pouvons disposer de champions du démantèlement : c'est une filière riche en emploi et en valeur économique.