Il y a deux poids, deux mesures. Pour les hydrocarbures conventionnels, on met en avant les dangers des forages afin de les interdire ; pour la géothermie en profondeur, le discours n'est plus du tout le même. En dépit des villages sinistrés et des conséquences sur les nappes phréatiques, l'omerta règne et il faudrait autoriser ces opérations le plus vite possible, sans prendre aucune précaution. Arguer de l'opposition systématique des riverains est parfaitement cynique : en résumé, on les consultera dans le cadre d'une enquête publique avant de s'asseoir sur leur refus. Le problème, qui se pose aussi pour les autres sources d'énergie comme l'éolien, est l'acceptabilité sociale et territoriale des projets, autrement dit le phénomène « NIMBY » – not in my backyard. Certes, on ne peut élaborer une stratégie énergétique seulement en fonction de ce critère, mais l'on ne peut non plus empêcher les Français de se sentir concernés. La déclinaison pratique et concrète de certains grands objectifs devrait nous inciter à plus d'humilité.