Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 7 avril 2015 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Nous accueillons le ministre des affaires étrangères pour une audition fermée à la presse.

Dans les négociations avec l'Iran, qui se sont poursuivies à Lausanne au-delà de la date butoir du 31 mars, une étape importante a été franchie, jeudi dernier, grâce à un accord de principe sur les principaux paramètres de l'accord global qui doit être conclu avant la fin du mois de juin. Pouvez-vous nous présenter les grands équilibres de l'accord de Lausanne ? Nous avons compris qu'il restait du chemin à parcourir, au plan technique et sur certaines questions de portée plus générale, en particulier les contrôles et les sanctions ; pouvez-vous nous en dire davantage sur ces différents sujets ? Sur quels volets vous attendez-vous à rencontrer le plus de difficultés ? Les Américains ont annoncé qu'ils organiseraient prochainement une conférence à Camp David avec les dirigeants des monarchies du Golfe ; à ce stade, comment percevez-vous leur réaction à l'accord de Lausanne ? On sait d'autre part qu'Israël, considérant que l'accord-cadre ne garantit pas sa sécurité, demande qu'il soit rejeté ou profondément modifié, et l'on a entendu un de ses responsables dire que l'option militaire « est toujours sur la table ».

La situation au Yémen est un autre sujet majeur de préoccupation. Le mouvement houthiste, longtemps confiné au Nord du pays, est parvenu à prendre le contrôle de la capitale, Sanaa, au mois de septembre dernier, avant de progresser dans le Sud jusqu'à Aden. Le processus de transition qui s'était engagé en 2011 sous l'égide du Conseil de coopération du Golfe et de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a longtemps été considéré comme un modèle au regard du déroulement des autres « révolutions arabes ». Comment analysez-vous les causes de son échec ? Quelles leçons peut-on en tirer ?

Malgré les frappes conduites depuis une dizaine de jours par la coalition qui s'est constituée autour de l'Arabie saoudite afin de contrer l'offensive des Houthis, ces derniers n'ont pas reculé, tant s'en faut, entrant dans Aden où la situation humanitaire est décrite comme très dégradée. Pouvez-vous faire le point de la situation ? Au Yémen comme ailleurs, il n'y a pas d'autre issue qu'une solution politique. Les négociations pourront-elles être relancées ? Que pouvez-vous nous dire des initiatives en cours au Conseil de sécurité ? Des pays de la région, le sultanat d'Oman en particulier, peuvent-ils jouer un rôle de médiation ?

Nous aimerions enfin vous entendre faire le point sur l'application de l'accord de Minsk. Le mécanisme de suivi s'est réuni pour la deuxième fois à Paris le 25 mars ; le cessez-le-feu est-il respecté ? Il semble que les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ne puissent accéder à une partie de la zone contrôlée par les séparatistes et que l'aéroport de Donetsk et la région proche de Marioupol soient encore des théâtres de combats. Où en est le retrait des armes lourdes ? Qu'en est-il du dialogue politique entre les parties ? La Rada ukrainienne a adopté, le 17 mars, une loi sur le statut spécial du Donbass et les élections dans cette zone tenue par les séparatistes. Moscou conteste le bien-fondé de ce texte et pourrait en tirer prétexte pour accuser Kiev de ne pas tenir ses engagements. Quelle est votre analyse ? La Russie a-t-elle vraiment cessé de soutenir les séparatistes et s'emploie-t-elle à persuader les séparatistes d'appliquer les accords ? Les États-Unis observent nos efforts avec un certain scepticisme, pour ne pas dire davantage, et le Congrès accentue sa pression en faveur de nouvelles sanctions et de livraisons d'armes létales à l'Ukraine ; nous avons reçu la semaine dernière une délégation de parlementaires américains, majoritairement républicains, très fermes à ce sujet. Qu'en est-il exactement ? L'unité des Européens sera-t-elle préservée ?

J'informe nos collègues que je recevrais demain M. Pavlo Klimkin, ministre des affaires étrangères ukrainien ; que M. Alexeï Pouchkov, mon homologue à la Douma d'État de la Fédération de Russie, sera reçu par la commission dans le cadre d'un petit-déjeuner le 15 avril et que je compte lui proposer de revenir d'ici peu pour une audition ; enfin, que Mme Hanna Hopko, présidente de la commission des affaires étrangères d'Ukraine, a accepté avec enthousiasme, selon notre ambassadeur à Kiev, l'invitation que je lui ai faite de venir également s'exprimer devant nous.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion