Monsieur le secrétaire d’État, la loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine réaffirme l’importance d’allier à l’indispensable renouvellement du parc de logements dans nos quartiers, les questions de services publics, d’emploi, d’économie, d’éducation, d’équipements et d’infrastructures.
Le Mas du Taureau, quartier de la ville de Vaulx-en-Velin, a été en octobre 1990 le siège d’émeutes urbaines qui ont non seulement profondément marqué la ville mais aussi amené François Mitterrand à créer un ministère de la ville et à mettre en oeuvre, dans la foulée, une politique publique dans ce domaine, qui s’est appliquée en premier lieu à Bron, ville voisine. Le Mas du Taureau compte parmi les 200 quartiers prioritaires de la politique de la ville, et je m’en réjouis car, vingt-cinq ans après, bien que la commune ait beaucoup changé, le Mas du Taureau, quartier d’où sont parties ces émeutes urbaines, a, lui, peu évolué.
Deux axes majeurs permettent la reconquête de la mixité sociale : d’une part, évidemment, les questions de logement, d’attractivité et d’éducation, d’autre part le désenclavement par un outil de transport structurant.
Lors de sa création, en 1964, la ZUP du Mas du Taureau comptait 8 300 logements, et le métro y était annoncé comme imminent. En 2015, comme on pouvait s’y attendre, il n’y a ni métro ni tramway et, bien que la desserte du Mas du Taureau soit insuffisante, les études demeurent à lancer.
Vous savez que, pour des raisons économiques, il est important de pouvoir désenclaver nos quartiers, pour que ceux qui travaillent puissent plus facilement se déplacer. Nous présentons la particularité, à Vaulx-en-Velin, d’avoir le même nombre de véhicules par habitant que dans le centre de Lyon. Ce qui pourrait être considéré comme vertueux est, en réalité, le fruit de contraintes économiques, alors que, dans les centres-villes, il résulte d’un choix de vie rendu possible par des transports foisonnants.
Monsieur le secrétaire d’État, le développement économique de la commune, la réussite de la politique de la ville vingt ans après, passent aussi par la mise en place, en dehors des schémas, d’un mode de transport structurant, à savoir le tramway. Dans quelle mesure l’État peut-il accompagner, dans un premier temps – notamment financièrement – le lancement d’études sur la faisabilité du tramway, avant la réalisation de ce dernier, aux côtés des collectivités ?