Je souhaite interroger M. le ministre de l’agriculture – mais la question aurait tout aussi bien pu être adressée à la ministre de l’environnement – sur la création de l’élevage porcin de la société civile d’exploitation agricole « Village du Bois » dans la commune de Poiroux en Vendée, département que celui-ci connaît très bien.
Cette maternité porcine prévoit l’élevage de 900 truies et de 23 000 porcelets alors que la taille moyenne des élevages de ce type en France comme en région Pays de la Loire est d’une centaine de truies pour environ 500 porcelets.
Du fait de sa taille, cette implantation soulève des interrogations et des inquiétudes nombreuses et légitimes quant à son impact environnemental. En outre, les zones d’épandage de l’exploitation comprennent sept sources, ce qui laisse augurer de conséquences particulièrement néfastes sur le bassin ostréicole et mytilicole du Payré, à Talmont-Saint-Hilaire, qui compte 60 exploitants.
Dans un département agricole comme celui de la Vendée, où la question de la qualité de l’eau est déjà sensible, les garanties apportées sont insuffisantes pour répondre aux inquiétudes des professionnels et des riverains. La taille et le secteur d’’implantation suscitent également des interrogations. Une grande manifestation s’est déroulée samedi 4 avril dernier aux Sables d’Olonne qui a rassemblé plus d’un millier de personnes contre la création de ce que l’on appelle localement une « usine à cochons ».
Les difficultés ne sont toutefois pas récentes. Le projet, lancé en 2009, avait reçu un avis négatif du préfet de l’époque. Le contentieux avait finalement abouti à une annulation par le tribunal administratif de cet arrêté et à une injonction d’autoriser le projet ; l’autorisation d’exploiter a finalement été délivrée en juin 2014, et le permis de construire au mois d’août dernier.
Malgré le nouveau contentieux engagé par diverses associations devant la justice administrative, les opérations de terrassement ont commencé au mois de mars dernier. Cette affaire est l’illustration vivante que, désormais, les projets mutilants pour le milieu naturel, qu’ils soient publics ou privés, ne peuvent plus être réalisés sans qu’y soient associées étroitement et très en amont la population et la société civile.
Si le préfet de la Vendée a pris l’heureuse initiative d’installer une commission de site pour mettre tout le monde autour de la table, ce projet de maternité porcine concentre désormais l’opposition unanime de tous les Vendéens ou presque. Aussi, je vous demande, monsieur le ministre, quelles mesures nous pouvons prendre pour abandonner ou annuler purement et simplement ce projet.