Ma question s’adresse à M. le ministre du travail et de l’emploi. Le 15 avril dernier, l’URSSAF Alsace et la Banque de France ont présenté les statistiques de l’emploi marchand dans la région. L’idée d’une Alsace, réputée riche, qui résisterait mieux au chômage et à la crise que d’autres, est malheureusement battue en brèche.
Notre région a perdu près de 3 050 emplois nets en 2014, à un rythme trois fois plus rapide que l’ensemble du territoire national. Les pertes se concentrent en particulier dans l’industrie et la construction. De plus, les derniers chiffres du chômage sont en progression exponentielle, inédits depuis 1945, avec plus de 145 000 demandeurs d’emploi, toutes catégories confondues. Ces indicateurs démontrent que l’Alsace est en net décrochage, comme le notent nombre d’économistes et de spécialistes régionaux.
Nous constatons quotidiennement que cette région n’arrive plus à prendre en charge ses actifs potentiels. Les emplois frontaliers en Allemagne et en Suisse, ainsi que le grand secteur public, deviennent de plus en plus des amortisseurs et des réserves d’emplois artificielles, qui ne suffiront pas pour garantir l’avenir.
Les chiffres et les tendances de l’emploi observés en Alsace se révèlent identiques, selon mes informations, à ceux de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne. Il faut d’ores et déjà préparer un pacte pour l’emploi, pour toute la future région du Grand Est européen car je ne souhaite pas que le Nord-Est de la France soit voué à être un territoire en perte de vitesse.
L’État doit jouer son rôle, comme les futurs responsables de la nouvelle grande région, et c’est pourquoi je vous demande quelles sont les actions que le Gouvernement peut initier pour appuyer et soutenir l’action de la future grande région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne en matière de développement économique et d’emploi.