Monsieur le député, les faits que vous évoquez sont en effet d’une extrême gravité. Ils ne peuvent que choquer au plus haut point, comme l’attestent des déclarations venant de tous les bancs de cette assemblée.
Voilà un maire, un élu à qui les citoyens ont confié de grandes responsabilité, notamment la gestion de leurs écoles, qui établit des fichiers, une classification, des statistiques concernant les élèves de nos écoles en se basant sur une religion supposée, inférant d’un prénom ou d’un nom de famille une conviction religieuse. Cette pratique n’est pas seulement illégale ; vous l’avez dit, elle est contraire aux valeurs de la République. Elle fait honte au mandat qui a été confié à cet élu.
Monsieur le député, vous avez raison : la France ne distingue pas selon le prénom, le nom, la couleur de peau, la religion. La France, la République, c’est l’idéal de citoyens qui se retrouvent autour des mêmes valeurs.
S’il fallait une démonstration de ce qu’est la gestion d’une collectivité territoriale par l’extrême droite, par le Front national, la voilà faite. À une époque où l’on voudrait tout mélanger, tout confondre, où l’on voudrait brouiller les lignes, la réalité de l’extrême droite, la voilà ! L’extrême droite n’a pas changé, elle n’a rien renié de son passé ni de ses pratiques. Quand on est républicain, on doit combattre sans la moindre ambiguïté, la moindre hésitation, ces entreprises contre ce qui fait notre unité et notre cohésion, et en particulier notre bien le plus précieux : l’école.
Alors oui, il faut condamner, mais il faut aussi agir : de tels faits ne peuvent pas rester sans conséquences. C’est pourquoi la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a demandé à la rectrice de Montpellier de saisir le procureur de la République afin de protéger les élèves de cette commune et de mettre immédiatement un terme à cette pratique.
Le 06/05/2015 à 10:19, laïc a dit :
"Monsieur le député, vous avez raison : la France ne distingue pas selon le prénom, le nom, la couleur de peau, la religion."
Tout à fait, les citoyens, face à la République, n'ont plus de religion, ce sont des citoyens égaux qui ont les mêmes droits et devoirs.
Et c'est pourquoi aucune discrimination religieuse ne saurait être tolérée dans les cantines scolaires de la République, notamment dans les écoles élémentaires et maternelles, où les enfants ne savent pas lire et ne savent pas faire la distinction par eux mêmes entre les viandes proposées. Un seul type de citoyen, un seul type de menu. Le reste n'est que discrimination religieuse sanctionnée par la loi. Et donc il est inadmissible de se référer au prénom ou au nom des élèves, ou à leur religion supposée ou avérée, pour leur proposer tel ou tel menu, ou encore de se référer au nom ou prénom de tel élève, à ses origines supposées ou avérées, pour leur proposer des cours de langue étrangère.
M. Valls s'est pourtant opposé à l'application de la laïcité dans les cantines, et s'est engagé à poursuivre les méthodes actuelles pour que que ce système communautariste perdure. Les citoyens laïcs demandent donc quand est-ce que M. Valls mettra en application ses principes, plutôt que de s'émouvoir en apparence et de faire le contraire ensuite ?
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