Madame la députée, la laïcité, principe constitutionnel au fondement de notre République, permet – je veux le rappeler ici car elle est souvent dévoyée – à chacun de vivre selon ses convictions, religieuses ou non, et organise l’indifférence de l’État et de la puissance publique vis-à-vis des appartenances religieuses, qui relèvent de la liberté de chaque citoyen.
Et voilà qu’un maire, M. Ménard, se revendiquant d’une extrême-droite qui depuis des années ne cesse d’en appeler à la laïcité pour mieux la dévoyer, en l’instrumentalisant contre une religion bien précise, avoue maintenant ficher les élèves de sa commune en fonction de leur appartenance religieuse, elle-même déduite de leur prénom.
Ce faisant, M. Ménard enfreint délibérément la loi, faisant fi de sa fonction de représentant de l’État dans sa commune. Au-delà de cette illégalité, il place son action en dehors du champ républicain, démontrant une fois de plus que l’extrême-droite n’a rien retenu des leçons de l’histoire.
M. Ménard est donc à la fois anti-républicain et indigne de son mandat électif, qui impose de faire respecter la loi par tous les citoyens, et d’abord en la respectant soi-même. La loi n’est pas à géométrie variable : c’est la raison pour laquelle, au-delà de la réprobation politique que mérite une telle attitude, j’ai demandé à la rectrice de Montpellier de saisir le procureur de la République, sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale, afin de protéger les élèves de cette commune et de mettre immédiatement fin à ces pratiques qui déshonorent leur auteur.
Le 06/05/2015 à 15:44, laïc a dit :
"la laïcté ... permet – je veux le rappeler ici car elle est souvent dévoyée – à chacun de vivre selon ses convictions, religieuses ou non"
Pas du tout, si la conviction du musulman, c'est la charia, et si la charia s'oppose à la loi de la République, faudra-t-il laisser le musulman appliquer la charia contre les lois de la République ? Cette vision de la liberté religieuse est une aberration anti-laïque complète. Les religions ne sont acceptées que si elles obéissent à la loi républicaine, et aucune croyance religieuse ne saurait s'imposer sur la loi républicaine, et sur l'enseignement des programmes scolaires en classe scolaire.
Ainsi, quand Mme la ministre parle de dévoiement de la laïcité, elle fait bel et bien référence implicitement à sa propre attitude de rejet de la laïcité au profit des habitudes religieuses, je pense évidemment aux cantines scolaires, où son intervention en faveur du communautarisme religieux n'a pas été ignorée des vrais laïcs qui n'ont pu que regretter son manque d'engagement pour appliquer la laïcité, et même son rejet complet de celle-ci à cette occasion, d'où d'ailleurs mes demandes réitérées et justifiées de démission, qui d'ailleurs tiennent toujours
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