Intervention de Dominique Nachury

Séance en hémicycle du 5 mai 2015 à 15h00
Débat sur le rapport du comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques sur l'évaluation du réseau culturel de la france à l'étranger

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Nachury :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, le rapport d’information dont nous débattons aujourd’hui est une nouvelle occasion de montrer notre attachement au prestige culturel de la France dans le monde.

Comme l’ont rappelé nos collègues rapporteurs, Claudine Schmid et François Loncle, la position historiquement pionnière de la France en matière de rayonnement explique la richesse de son réseau culturel extérieur.

Mais bien que nous puissions nous enorgueillir de cette position, il est nécessaire d’être lucide face aux nouveaux défis que notre nation doit relever dans un contexte de contrainte budgétaire et de concurrence accrue des puissances étrangères. J’y reviendrai dans un second temps.

Permettez-moi tout d’abord de rendre hommage à celles et ceux qui, par leur action, permettent à la France de rester au premier plan.

Je pense ici aux ministères, mais aussi aux agences nationales sectorielles comme l’Institut Français ou Campus France, au réseau des 161 services de coopération et d’action culturelle, aux 27 Instituts français de recherche à l’étranger ou encore aux Alliances françaises, présentes dans 136 pays.

S’il est important d’être conscients des évolutions que nous devons apporter à notre réseau, nous ne devons pas oublier qu’il fonctionne avant tout par l’implication d’hommes et de femmes.

Leur attachement au rayonnement culturel de la France mérite d’être salué.

Toutefois, force est de constater que notre réseau est confronté aujourd’hui à un tournant décisif.

Perte de vitesse de la francophonie, éloignement des cercles d’influence de la France par rapport aux grands pays émergents, difficulté de la France à imposer son image dans certains secteurs comme l’économie de pointe, ou encore nécessité d’adapter diplomatie d’influence et diplomatie économique, sont autant de défis que nous nous devons de relever.

De plus, ces défis s’inscrivent dans un contexte difficile, marqué par une plus grande compétition globale face aux nouveaux acteurs que sont par exemple la Chine, le Brésil ou l’Inde.

Enfin, nous devons garder à l’esprit que le contexte budgétaire national tendu est une contrainte forte.

Lors de la précédente mandature, nous avions réaffirmé notre volonté de restructurer le réseau culturel. La fusion des services de coopération et d’action culturelle et des centres et instituts culturels au sein d’établissements à autonomie financière, dans le cadre de la RGPP de 2008, avait été un premier pas vers cette rationalisation.

Dans le même esprit, la loi du 27 juillet 2010 avait pour objectif de renouveler le cadre de l’action extérieure de l’État dans trois domaines : l’enseignement supérieur, la recherche et la mobilité étudiante ; l’assistance technique et l’expertise internationale françaises à l’étranger ; la promotion de la culture française. Il est vrai, cependant, que cette réforme n’a pas eu tous les effets escomptés et qu’il convient aujourd’hui d’y apporter des ajustements. À ce titre, nous ne pouvons que nous féliciter des propositions formulées par nos collègues. Ceux-ci, après un long travail d’étude, proposent d’opérer une réorientation de notre réseau autour de deux grands axes que sont, d’une part, une meilleure définition des priorités de l’action culturelle et une modernisation des outils, et, d’autre part, un renforcement du pilotage du réseau culturel en adaptant ses moyens et en développant de nouvelles synergies. Les propositions contenues dans le rapport sont de qualité, et nous les approuvons.

Mes chers collègues, la grandeur de la France passe par son rayonnement culturel à l’international, et il est de notre devoir de tout mettre en oeuvre pour que celui-ci soit le plus important possible.

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