Votre amendement est excellent, madame la secrétaire d’État, mais je veux vous demander une précision. J’ai reçu récemment, dans ma permanence, un jeune majeur auquel les services de l’ASE ont dit, à l’âge de 17 ans : « On t’a donné toutes les cartes en main, prends ta vie en charge. » Je lui ai demandé s’il avait un pécule, il m’a répondu que non. Je lui ai demandé si on l’avait orienté quelque part, il m’a répondu que non. Il venait donc à ma permanence pour que je puisse lui trouver une orientation professionnelle dans les secteurs qui l’intéressaient. Ce jeune était devenu orphelin en classe de cinquième : après avoir perdu sa mère, il avait complètement dérivé car son père n’avait pas su l’élever. J’ai trouvé qu’il était un petit peu brutal de dire à un jeune qu’il avait toutes les cartes et de lui demander de prendre sa vie en main alors qu’on le mettait subitement dans une situation d’autonomie complète.
Madame la secrétaire d’État, votre amendement prévoit-il un accompagnement vers une formation professionnalisante ? Je ne l’ai pas entendu. Le jeune que j’ai reçu était dérouté : il n’arrivait pas à s’y retrouver. Il avait abandonné l’école en classe de cinquième. Il était prêt à travailler de nouveau : il voulait exercer des métiers manuels et suivre une formation de mécanicien. Or il n’avait pas les informations qui lui auraient permis de se débrouiller seul.