Monsieur Ciotti, vous êtes comme toujours intéressant, mais je pense qu’en la matière, vous vous trompez.
Vous êtes intéressant, parce que vous posez les problèmes. Incontestablement, la laïcité s’applique à bien plus qu’à la petite enfance – chacun l’admettra. On pourrait ainsi poser d’autres questions. Est-il normal, dans notre République, de voir les drapeaux entrer et s’incliner dans les églises ? (« Non ! » sur les bancs du groupe RRDP.) Est-il normal que la République délègue des ministres quand des personnes sont réputées saintes par le Vatican ? (« Non ! » sur les bancs du groupe RRDP.) Il y eut incontestablement par le passé – et cela ne concerne en rien l’islam – une certaine connivence avec la principale religion de ce pays. C’est cela aussi, la laïcité.
Deux possibilités s’offraient à nous. La première était de revenir, de manière bien plus large, sur la loi de 1905 – mais nous aurions alors pris un énorme risque, car celle-ci constitue, avec la loi de 1881, l’ADN de la République. Nous disposons de deux lois de liberté : l’une porte sur la liberté de la presse, l’autre sur la liberté de conscience. On ne devrait toucher à la loi de 1905 qu’en tremblant.