J’évoquais tout à l’heure notre volonté d’élargir le champ de ce texte qui, je le crains, va être considérablement restreint. Vous abordez la question de l’expression de la laïcité dans le contexte de la petite enfance, mais cette question se pose également, dans un cadre différent, mais qui participe du même esprit, à l’université. Je rappelais tout à l’heure le récent rapport de l’Inspection générale de l’éducation nationale, révélé par Le Monde hier soir, qui décrit la situation particulièrement scandaleuse de l’Université Paris 13, à Villetaneuse. On y constate des pressions communautaristes, des conflits et des menaces de mort à l’encontre du directeur de l’IUT dépendant de l’université de Villetaneuse. J’ai déjà rappelé l’exclusion d’un professeur par le président de cette même université.
De plus en plus de problèmes se posent dans les salles de cours, dans les amphithéâtres, où la nature même des cours peut être contestée, tandis que les signes religieux sont de plus en plus présents au sein de l’université. Pour moi, l’université est un espace tourné vers la modernité, la tolérance, la science, la recherche. Par conséquent, je ne conçois pas que l’on accepte que, dans les salles de cours, dans ces lieux qui expriment le regard vers l’avenir d’une société, certains étudiants puissent se soumettre à des règles religieuses ou à des superstitions – j’ose le mot. Je sais que ce débat fait l’objet de controverses, mais je suis convaincu, et j’en fais le pari ce soir, que notre société, que notre république, devra dresser des garde-fous, qui permettront d’arrêter l’avancée d’un prosélytisme communautariste qui me paraît dangereux pour notre république. C’est pour cela que je défends cet amendement.