En tout état de cause, tel qu’il est rédigé, cet amendement ne donne pas satisfaction aux cas de discrimination positive. Il existe des cas dans lesquels une mère ne va pas accompagner en portant un foulard, mais j’ai moi-même connu le cas, il y a de longues années, en tant que mère d’élève accompagnatrice, d’une mère d’élève appartenant à une grande religion monothéiste – qui n’est pas l’Islam – et qui était allé s’asseoir à l’écart des autres enfants à l’occasion de la visite du musée d’Auvers-sur-Oise. Elle agissait ainsi de manière à ce que sa fille ne puisse pas partager le pain, le vin – si je puis dire ! – et le couvert avec les autres enfants, ni recevoir d’eux une nourriture quelconque.
C’est un comportement beaucoup plus discriminatoire que de porter un petit foulard et de venir partager le couscous avec les autres élèves. Et ce comportement n’est pas couvert par l’amendement tel qu’il est rédigé. Cela montre les contradictions dans lesquelles nous entrerions avec ce type d’interdiction. Il faut faire confiance aux chefs d’établissement pour éviter des dérapages qui pourraient être excessifs dans un certain nombre de cas. Pour le reste, je ne crois pas que l’on puisse rédiger quelque chose qui ne soit pas discriminatoire à l’encontre de certaines religions par rapport à d’autres, ce qui serait un comble !