Le Gouvernement a cassé la machine en supprimant brutalement, en 2013, l’indemnité compensatrice forfaitaire. Depuis quelques semaines, il est vrai qu’il tente de renverser la tendance en multipliant les effets d’annonce. On entend désormais – c’est une réalité – beaucoup parler de l’apprentissage. Mais les mesures récemment annoncées ne font que rendre le système encore plus illisible. Alors que le chômage des jeunes s’élève à 22 % et que les entreprises peinent à recruter du personnel compétent et qualifié, le Gouvernement a coupé les ailes d’un dispositif efficace qui conduit des jeunes à l’emploi et rapproche le monde de l’éducation de celui de l’entreprise.
Monsieur le secrétaire d’État, comment les entrepreneurs peuvent-ils avoir confiance alors que les dispositifs changent sans arrêt, alors qu’il faudrait de la stabilité ? Comment ne pas reculer lorsque les contraintes s’accumulent ? Comment recruter alors que les carnets de commande sont peu remplis et que la conjoncture est préoccupante ? Comment, dans une PME, recruter un apprenti quand on sait que cette démarche peut occasionner des contrôles, parfois excessifs, de l’administration, notamment de celle du travail ? Comment gérer un centre de formation d’apprentis – CFA – quand les dotations varient sans cesse, au gré du nombre d’apprentis ? Ces multiples questions, monsieur le secrétaire d’État, appellent des réponses claires. Votre gouvernement a maltraité l’outil précieux qu’est l’apprentissage et celui-ci a bien du mal à se rétablir.