Monsieur le député, je veux d’abord excuser la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, qui m’a chargée de vous répondre aujourd’hui.
Vous le savez, la refondation de l’école de la République a donné la priorité au premier degré, ainsi qu’à l’accueil des enfants de moins de trois ans à l’école maternelle. C’est une mesure que ce gouvernement a toujours défendue et que le Président de la République défend lui-même de longue date, pour toutes les raisons que je vais indiquer.
Cette stratégie participe de manière déterminante à la prévention de l’illettrisme. L’enfant est préparé, ses capacités linguistiques, physiques et intellectuelles sont stimulées et la vie en commun est facilitée. Du point de vue de ce gouvernement, on ne peut pas comparer l’école maternelle pour les moins de trois ans et les jardins d’enfants. À l’école sont présents des professeurs, des enseignants ; l’admission à l’école profite aux parents, qui peuvent plus facilement concilier vie professionnelle et vie familiale, mais aussi, et surtout, aux enfants, puisqu’elle contribue, j’y insiste, à la lutte contre l’illettrisme.
Cette scolarisation précoce est également un outil de réduction des inégalités sociales, ce qui est très important aussi dans votre région, monsieur le député. Elle revêt ainsi une importance particulière dans les zones socialement défavorisées et est donc privilégiée dans les secteurs de l’éducation prioritaire, ruraux et d’outre-mer. En ce sens, la circulaire du 18 décembre 2012 sur la scolarisation des enfants de moins de trois ans en maternelle détermine un cahier des charges national pour le bon accueil de ce public scolaire particulier.
Notre gouvernement s’est très vite donné les moyens de mettre en oeuvre cette politique. Des postes de professeurs des écoles ont ainsi été créés dès la rentrée de 2012. Cette action s’est poursuivie aux rentrées de 2013 et de 2014. Elle se prolongera à la rentrée de 2015, avec la création de 5 061 postes, dont 2 511 pour le premier degré. Ainsi, alors que la scolarisation des enfants de moins de trois ans concernait à peine plus d’un enfant sur dix sous la précédente majorité – je tiens à le rappeler –, ce sont aujourd’hui, en moyenne, 12 % de ces enfants qui y ont accès, et un peu plus de 20 % dans les zones d’éducation prioritaire. Or, la scolarisation des enfants en bas âge est essentielle pour permettre aux élèves les plus défavorisés de réussir leur scolarité.
Monsieur le député, vous pouvez compter sur l’engagement total de la ministre de l’éducation nationale sur ce sujet.