J'ai conscience que l'exercice auquel je me livre demande une certaine capacité d'adaptation…
Je veux remercier ceux qui ont soutenu ce rapport. Je veux aussi rassurer ceux qui ont présenté l'amendement rétablissant le « ticket » – et, par la même occasion, écarter de faux débats. Je mets de côté les jugements moraux sur le Parlement ; le rôle du Parlement est de voter la loi, mais aussi de l'adapter aux besoins réellement constatés et de dissiper les incompréhensions lorsqu'elles se manifestent. Quant aux allégations de détournement de fonds, je rappelle qu'une procédure judiciaire est en cours.
Aucun d'entre nous ne souhaite la scission de l'université antillaise. Nombre d'entre nous regrettent la sécession du pôle guyanais, mais elle est aujourd'hui une réalité avec laquelle il nous faut composer. Nous devons donner toutes les chances à l'université des Antilles d'atteindre la masse critique lui permettant d'attirer ou de retenir les étudiants et les chercheurs.
Le débat n'oppose pas les tenants de la séparation de l'université et les partisans de l'unité. Il s'agit d'offrir à l'université les meilleures conditions pour vivre dans la cohérence et l'unité. Initialement, nous avions suivi pour ce faire la logique de la loi ESR reposant sur la réunion des universités, dont la nécessité n'est pas remise en cause. Mais, appliquée à l'université des Antilles, cette logique crée des tensions qui, loin de renforcer la cohérence, paraissent porteuses de bien des risques d'explosion. Le renforcement de la cohérence est assuré par les prérogatives attribuées au conseil d'administration de l'université, au nombre desquelles figure la stratégie. Celle-ci doit être acceptée par les deux pôles qui, pour des raisons historiques et géographiques, sont une réalité qu'il faut prendre en compte. La reconnaissance de cette diversité passe non pas par un « ticket », mais par des vice-présidents, solidaires de la direction unique et représentatifs du pôle.
En écoutant Patrick Hetzel, je repensais au choix que j'ai fait d'associer la commune dont je suis maire à la ville de Lille. Toutes proportions gardées, cette expérience, qui a été difficile, a apporté force, cohérence et développement à ma commune ainsi qu'à la métropole tout entière. C'est tout ce que je souhaite avec ce texte qui déroge en partie à l'esprit de la loi ESR, mais la situation particulière l'exige. Nous voulons tous la réussite de l'université des Antilles.