Intervention de Jean Lassalle

Séance en hémicycle du 26 mai 2015 à 21h30
Dialogue social et emploi — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, permettez-moi tout d’abord de dire ma surprise, un peu, ma colère aussi, devant le sectarisme de l’actuel Président de l’Assemblée nationale. J’en ai connu plusieurs, jamais aucun ne m’a traité de cette manière pour les prises de parole. Alors, bien entendu, je suis non-inscrit, mais je suis député au même titre que mes collègues, et un simple calcul permettrait de montrer que l’ensemble des non-inscrits représente pratiquement autant de députés que le dernier groupe reconnu. Bien sûr, c’est un président débonnaire, mais c’est un président qui n’est pas à la hauteur de la situation, et je le déplore pour la maison du peuple, que nous incarnons tous. Que la télévision n’invite que les grandes vedettes qu’elle a elle-même contribué à construire, cela se comprend, mais qu’on continue à se considérer comme une grande démocratie… Dans ce beau pays de France, où le peuple s’est déclaré souverain, on a parfois un peu de mal…

En ce qui concerne le texte dont nous parlons, je voudrais dire ce qui a déjà été répété à l’envi. Il est dommage, monsieur le ministre, que ce texte qui porte le joli titre de dialogue social commence par une tracasserie totalement inutile et incompréhensible imposée aux entreprises de moins de onze salariés. Je peux vous assurer que le patron et ses deux ou trois ouvriers ont le temps de se regarder dans le blanc des yeux en attendant que le travail vienne. Et je peux vous assurer qu’il y a beaucoup plus d’espoir que d’espérance.

Je ne comprends pas que le Gouvernement soit à ce point excessif avec les faibles. Je ne comprends pas, par exemple, qu’au collège Bellefontaine de Toulouse cinq enseignants viennent, il y a quarante-huit heures, de se voir signifier une mutation d’office parce qu’ils ont fait grève durant les mois de novembre et décembre derniers. À quoi sert-il de donner le droit de grève, le droit de se réunir dans des entreprises qui n’ont plus de travail, alors que dans les grandes on mute d’office les grévistes ?

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