Je vais prendre une autre tonalité pour rappeler ce qu’est la réalité de la pénibilité. Selon les experts les plus reconnus – Serge Volkoff, Jean-Marie Robine et Philippe Askenazy, pour n’en citer que trois –, ce sujet est absolument fondamental, majeur et très ancien.
Pour illustrer cette réalité, Mme la ministre cite souvent deux chiffres, que je vais rappeler : selon une étude de l’INSEE de 2011 portant sur les années 2000 à 2008, l’espérance de vie à 35 ans des hommes cadres est en moyenne supérieure de sept ans à celle des hommes ouvriers. Concernant l’espérance de vie en bonne santé à la retraite, qui demeure l’une des grandes inégalités, les hommes cadres les plus qualifiés ont, à 50 ans, une espérance de vie en bonne santé supérieure de neuf ans à celle des ouvriers, et une espérance de vie supérieure de cinq ans.
Parler de la pénibilité, c’est aussi parler de la prévention des facteurs de risques car ceux-ci, je le rappelle, laissent des traces durables, identifiables et irréversibles. Nous avons inscrit cela dans la loi. Parler de la prévention de la pénibilité, c’est aussi parler d’économie : ainsi que je l’indiquais lors de la discussion générale, pour un euro investi dans la prévention des facteurs de risque, les entreprises récupèrent en moyenne 2,20 euros.
Je veux revenir un instant sur le procès en sorcellerie que l’on fait à ce compte personnel de prévention de la pénibilité – un vrai procès en sorcellerie !