Faire et refaire, monsieur le ministre, c’est toujours travailler, me direz-vous, mais à condition que les conséquences ne soient pas trop catastrophiques pour notre pays. Malheureusement, les récentes annonces du Premier ministre en matière d’apprentissage constituent en réalité un terrible constat d’échec des mesures qui ont été mises en oeuvre depuis le début du quinquennat.
J’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de m’inquiéter, ici même, des effets de la politique du Gouvernement sur notre système d’apprentissage.
Dans la loi sur la refondation de l’école, le Gouvernement est revenu sur la possibilité de l’apprentissage dès 14 ans, ce qui représentait pourtant une solution probante pour certains jeunes dans l’incapacité de poursuivre un parcours scolaire classique.
Dans le cadre de la loi de finances pour 2013, la majorité a supprimé l’indemnité compensatrice de formation destinée aux entreprises, dont tout un chacun reconnaissait les effets positifs, et de nombreux autres mauvais coups ont été portés, telle la suppression du travail de nuit dans certains cas – je pense notamment à la pêche en mer. Étant de Saint-Malo, je puis vous dire que les pêcheurs ne recrutent plus aujourd’hui aucun apprenti.
En 2013, le nombre de contrats d’apprentissages signés a diminué de 8 %, puis de 4 % en 2014 ; la chute s’accentue puisqu’au premier trimestre de 2015, le recul atteint 13 %, à période comparable.
Il est donc parfois douloureux de constater que nos avertissements passés aient été corroborés par les faits.