Intervention de Arlette Grosskost

Séance en hémicycle du 2 juin 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Maintien et développement des classes bilingues en alsace

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArlette Grosskost :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, j’appelle l’attention de Mme la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche sur le maintien et le développement des classes bilingues dans notre système éducatif. Ce dispositif est différent de celui des classes bilangues, ouvertes à partir de la sixième, en faveur desquelles les parlementaires alsaciens se sont mobilisés dans le cadre de la réforme du collège, et dont le Gouvernement a finalement annoncé le maintien.

Les classes bilingues concernent 14 % des élèves du premier degré en Alsace. L’académie de Strasbourg a annoncé l’ouverture de trente-deux nouvelles classes ou sections bilingues dans le Bas-Rhin, et trente et une dans le Haut-Rhin. En Alsace, région frontalière, l’apprentissage de l’allemand est fortement encouragé car il répond à la fois à une volonté de maintenir une identité culturelle – le dialecte alsacien, à l’oral comme à l’écrit, se rapproche de l’allemand – et à la perspective de travailler en Allemagne ou en Suisse alémanique, territoires fortement pourvoyeurs d’emplois.

En effet, les projections démographiques indiquent clairement que notre voisin allemand souffrira d’ici dix à quinze ans d’un déficit de main-d’oeuvre et sera contraint de faire appel à de la main-d’oeuvre étrangère. Nos jeunes sont d’ores et déjà en compétition sur le marché du travail frontalier avec des jeunes venus d’Espagne ou du Portugal – voire d’autres pays du pourtour méditerranéen – et maîtrisant l’allemand.

Bien au-delà des classes bilangues, il est impératif, pour préparer à ce marché nos générations futures, de leur donner des bases solides, ce qui justifie par conséquent le maintien et le développement, dans les années à venir, des classes bilingues dès l’école maternelle et dans le primaire, et leur consolidation dans le secondaire.

Cela suppose également d’adapter à nos besoins le recrutement de professeurs d’allemand. Certes, des postes supplémentaires ont été créés en 2014 et en 2015, une initiative que nous saluons. Mais qu’en sera-t-il en 2016 et 2017, voire plus tard ? Pour préparer l’avenir, il faut dès à présent anticiper la sortie des enseignants de leur cursus de formation.

Plus généralement, pouvez-vous nous donner des assurances fermes s’agissant du bilinguisme en Alsace et des moyens financiers qui lui seront consacrés à l’avenir ?

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