Intervention de éric Fournier

Réunion du 19 mai 2015 à 17h00
Commission des affaires étrangères

éric Fournier :

Il y a quarante-cinq millions d'Ukrainiens et leur économie est sinistrée. Autant dire que la France voit avec un grand scepticisme la libéralisation qui est demandée. Il se trouve que la Commission européenne vient de publier un rapport d'où il ressort que les critères à remplir ne le sont pas par l'Ukraine : de ce fait, la suppression des visas de courts séjours ne devrait pas advenir en 2015, à la différence de ce qui a été fait l'année dernière pour la Moldavie. Cela dit, il est probable que des États membres vont pourtant insister pour accorder cette mesure à l'Ukraine, car ils seront sensibles à l'argumentation développée par le premier ministre Iatseniouk : les Ukrainiens se sont battus pour l'Europe et pourtant celle-ci ne voudrait leur accorder ni la reconnaissance d'une perspective d'intégration, ni la suppression des visas, ni les moyens de se défendre…

Je voudrais aussi revenir sur ce qui s'est passé en 2008, puisque la question a été évoquée. Il faut rappeler que nous avions des raisons de douter de la capacité du gouvernement géorgien du président Saakachvili à garder sa sérénité et que nous voyions bien que la Russie ne plaisantait pas. Or, les États membres n'étaient, dans leur majorité, pas prêts à s'engager : même avec un préavis de trois semaines, seules la France et la Pologne ont été capables d'envoyer pour la fin septembre 2008, avec un préavis de trois semaines seulement, une trentaine d'observateurs, les autres en ont envoyé un ou deux. Cette faible capacité de réaction de l'Union européenne explique pourquoi elle n'a pas semblé alors plus dynamique.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion