M. de Courson vient d'expliciter la mécanique que vous dénoncez, à savoir que tout le monde, employés comme employeur, se réfugie derrière la logique d'un statut « Potemkine ». Cela peut fonctionner tant qu'il n'y a pas de difficultés majeures d'adaptation : les problèmes sont réglés à la marge et, quand il le faut, on prend des décisions qui arrondissent les angles, si bien que tout le monde sort content de la négociation. Mais, lorsqu'il y a changement structurel, cette logique explose, et les agents peuvent se retrouver en réelle difficulté. Vous avez d'ailleurs vous-même souligné qu'ils ne bénéficiaient pas du DIF, alors même que des accords nationaux avaient été conclus. Bien qu'étant dans l'opposition, j'observe avec un regard très bienveillant l'évolution des droits sociaux dans notre pays, et j'estime que leur individualisation est vraiment protectrice du salarié du XXIe siècle. Peut-être qu'au départ, vos employeurs auront des réticences à cette évolution avant de percevoir qu'ils y ont intérêt. Il ne faut pas se fermer a priori à toute réforme au motif qu'un statut existe depuis trente ans.