Intervention de Seybah Dagoma

Séance en hémicycle du 3 juin 2015 à 15h00
Débat sur l'évaluation du soutien public aux exportations

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSeybah Dagoma :

Monsieur le secrétaire d’État, vous avez évoqué la fusion entre Ubifrance et l’Agence française pour les investissements. Cette fusion concernera-t-elle d’autres opérateurs spécialisés qui soutiennent nos exportations dans des domaines tels que les produits agricoles ou les industries culturelles ?

Par ailleurs, la mission de préfiguration de la Marque France menée en 2013 n’a pas eu d’effets concrets. L’expérience de pays tels que la Suède et le Royaume-Uni, qui ont pris de l’avance dans ce domaine, permet de dégager quelques conditions essentielles pour la réussite d’une telle action : une impulsion politique forte et une gestion interministérielle, une large mobilisation de tous les acteurs, le recours à une communication multilingue et multisupports, l’octroi d’un budget important. Quelles sont les perspectives pour la Marque France ?

Troisième observation, les études économétriques sur le surplus d’exportations généré par les soutiens publics existants montrent qu’un euro d’argent public peut engendrer cinq à douze euros d’exportations supplémentaires, impliquant des ressources fiscales et sociales supérieures à la dépense initiale. Mais si nous augmentions les moyens, ce que ce constat nous amène à penser, resterait la question du choix des outils : accompagnement collectif, accompagnement individualisé, outils financiers.

Disposons-nous d’assez d’études d’impact sur leur efficacité comparée ? Les résultats de celles qui existent sont souvent divergents et il faut sans doute encore travailler ces questions. Qu’en pensez-vous ?

Il est également permis de s’interroger sur le manque de VIE venant de filières professionnelles. Que comptez-vous faire ?

Enfin, les différents réseaux qui concourent au rayonnement économique de la France restent insuffisamment déployés là où sont les opportunités de demain : entre le quart et la moitié de leurs effectifs à l’étranger restent à ce jour localisés en Europe ou en Amérique du Nord, au détriment d’une action dans les économies émergentes et en développement.

À mes yeux, l’un des exemples les plus criants est celui de la ville de Lagos, au Nigeria, première métropole du continent qui génère à elle seule les deux tiers du PIB du Nigeria, hors pétrole, soit l’équivalent des PIB cumulés du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun, où je me suis rendue lors de l’inauguration de la chambre de commerce et d’industrie. Il n’y avait alors qu’un seul conseiller économique ! Envisagez-vous de profiter de la mise en place de Business France pour accélérer le redéploiement de nos réseaux ?

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