Intervention de Monique Rabin

Séance en hémicycle du 3 juin 2015 à 15h00
Débat sur l'évaluation du soutien public aux exportations

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Rabin :

Monsieur le secrétaire d’État, étant la dernière à vous interroger, je ne veux pas être redondante, de telle sorte que mon intervention sera peut-être un peu moins précise que je ne le prévoyais.

Nous nous adressons à vous en cette semaine singulière où le législateur fait ce qu’il fait d’ordinaire le moins bien : du contrôle. En vous entendant, nous contrôlons en effet le Gouvernement, à partir d’évaluations parlementaires. C’est, dans notre hémicycle, une innovation très intéressante.

Tout a été dit sur les chiffres et sur la place des grands contrats dans les chiffres de l’export mais, comme on pouvait le lire ce matin dans Les Échos, la France ne sait pas faire que de l’armement et sait faire beaucoup d’autres choses. Je voudrais donc en venir dès maintenant au sujet qui me tient à coeur.

Vous avez dit vous-même tout à l’heure que vous aviez mis au coeur de votre action la situation des PME et des ETI, qui créent de la richesse dans nos territoires, développent des savoir-faire – souvent de niche –, mais n’ont pas les succès escomptés. Avec une telle structuration, vous avez mis vos pas dans ceux de Nicole Bricq, et c’est parfait.

Le rapport Prat-Fromantin a fortement souligné le manque d’efficacité de ces dispositifs en direction des plus petites entreprises. Je souhaiterais donc que vous développiez certaines mesures qui ont été moins mises en lumière parmi celles annoncées, en mars, au premier Forum de l’export. Comment, très concrètement, peut-on accompagner ces mille ETI ? Comment développera-t-on le nombre de VIE ? Comment pourrez-vous développer réellement des référents PME ? La question consiste avant tout à savoir quand ces mesures trouveront un début d’exécution, car c’est ce que nous attendons tous.

En deuxième lieu, quel lien peut-on faire, demain, entre l’aide au développement, dans laquelle la France investit beaucoup, et un juste retour en termes de commerce extérieur ?

Enfin, pour boucler la boucle, je soulignerai que nous avons probablement, en France, un problème quasiment psychologique. J’ai trouvé très intéressant, à cet égard, l’article de Renaud de La Baume dans Les Échos de ce matin, qui nous invite à avoir confiance en nous. Malgré les mesures prises, en effet, 39 % des entreprises estiment que le soutien à l’export n’est pas lisible. Sans doute est-ce donc plutôt sur la confiance qu’il nous faudra travailler.

Puisque nous devons donner la confiance, comptez-vous faire demain des études d’impact et des évaluations ? Ce Gouvernement ayant décidé de moderniser la France à partir, notamment, d’évaluations, il pourrait être très intéressant de disposer d’évaluations assez régulières. Peut-être pourriez-vous donc, chaque fois que vous viendrez devant le Parlement, évoquer l’impact des mesures.

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