Je suis partagé. Un, la problématique que vous soulevez est réelle. Deux, nos relations diplomatiques avec la Chine sont importantes et sensibles. Trois, il importe de prendre en compte un élément de calendrier, la Conférence Paris climat (COP 21), qui implique de rassembler au maximum les différents partenaires concernés.
Je comprends certes votre démarche et apprécie que vous cherchiez à élever le débat au niveau européen, mais il y a vraiment un problème d'opportunité : évitons de brouiller notre message diplomatique vis-à-vis de la Chine. J'ignore la teneur de vos échanges avec le Quai d'Orsay mais l'affaire de la COP est délicate et nous connaissons tous la capacité de nuisance des Chinois et leur force d'entraînement vis-à-vis de certains de nos alliés traditionnels, qui nous suivent de moins en moins.
Certains éléments du texte – que j'ai découvert assez tardivement, comme beaucoup de mes collègues – ne pourraient-ils pas être retravaillés, à la lumière d'éléments d'information complémentaires ?
Il faudrait notamment creuser la question du représentant spécial. Cela me rappelle le cas de Tony Blair, pour le Moyen-Orient. Si c'est pour nommer quelqu'un qui voyage et rédige des rapports mais ne fait pas avancer le « schmilblick » au profit du respect des droits des Tibétains, de la protection de l'environnement et de la gestion de l'eau douce dans l'Himalaya…
Et nous savons aussi que le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) est un monstre sans dents – même si la nouvelle haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité est un peu plus dynamique.
En outre, la région est tout de même une poudrière, notamment du fait de sa proximité avec le Pakistan.
Ne serait-il pas possible de trouver une solution plus consensuelle ?