Monsieur le Premier ministre, ce week-end, entre deux avions, vous avez dit : « Nous devons continuer à réformer. » Votre langue a fourché ! Vous vouliez sûrement dire : « Nous devons commencer à réformer ! »
On allait voir ce qu’on allait voir avec la loi Macron, qui allait relancer l’économie. On voit surtout un texte composé de 405 articles, qui ne règle rien et crée encore des taxes, comme hier soir avec une nouvelle taxe sur les professions juridiques.
On allait voir ce qu’on allait voir avec la loi Rebsamen, grande réforme du dialogue social et du marché du travail. Au final, rien de concret sur les seuils ; pas de réforme structurelle ; rien sur le contrat de travail ; rien sur le code du travail. En revanche, que de contraintes supplémentaires pour les chefs d’entreprises ! Ceux-ci n’ont plus confiance en la reprise économique : leur inquiétude progresse sans cesse, de six points en trois mois, 84 % d’entre eux se disant inquiets face à la situation économique et même 21 % très inquiets, selon un dernier sondage.
Et pendant ce temps-là, le chômage explose : 615 000 demandeurs d’emploi de plus depuis mai 2012 ! Face à cela, votre réponse, c’est plus de contrats aidés – mais toujours pas de réforme ! Votre réponse, c’est l’annonce, dans l’urgence, de nouvelles mesures – mais toujours pas de réforme !
Monsieur le Premier ministre, ces nouvelles mesures, c’est la panique à bord ! Pourquoi ne figuraient-elles pas dans les projets de loi Macron et Rebsamen dès le début de leur examen ? Avez-vous une majorité pour faire adopter ces mesures, monsieur le Premier ministre ?