Intervention de Yann Capet

Séance en hémicycle du 9 juin 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Myferrylink

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYann Capet :

Ma question s’adresse à M. le secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche. J’y associe mes collègues Frédéric Cuvillier et Brigitte Bourguignon.

Les salariés de MyFerryLink sont de nouveau confrontés à l’épreuve et aux angoisses qu’ils subissent depuis des années. Le groupe Eurotunnel vient en effet d’annoncer, à la surprise générale, la vente de deux navires à DFDS et le maintien d’une activité de fret. La décision de la Cour d’appel britannique, qui a annulé l’interdiction d’accoster à Douvres, avait pourtant suscité l’espoir de voir conforter la coopérative et ses salariés. C’est un coup dur, un véritable gâchis, vécu comme une injustice par des salariés qui se sont battus au prix de nombreux sacrifices pour que MyFerryLink soit un succès non seulement économique, mais aussi social.

Vous me permettrez d’avoir une pensée pour Didier Cappelle, qui nous a quittés hier. Syndicaliste engagé, il a toujours été à la pointe du combat pour le pavillon français et la sauvegarde des emplois.

Je partage les interrogations des salariés au sujet de DFDS, qui a une part de responsabilité dans la situation de la compagnie. Ce choix pose de nombreuses questions. En l’absence de recours de l’Autorité britannique de la concurrence dans les jours qui viennent, l’exploitation actuelle avec la SCOP ne pouvait-elle pas continuer ? Peut-on encore élaborer un projet alternatif, prévoyant notamment l’investissement des collectivités ? Avec la reprise par DFDS, combien d’emplois seront-ils préservés ? Les navires seront-ils sous pavillon français ? Pour combien de temps ? Pour quelles conditions de travail ? Quel avenir pour les personnels sédentaires ? Comment et avec qui maintenir une activité de fret, qui ne peut s’exercer avec un seul navire ? Par ailleurs, le tribunal de commerce a interdit la revente des navires avant cinq ans : c’est donc une remise en cause de la chose jugée. Qu’en est-il aujourd’hui ? Autant de questions qui se posent dans un contexte tendu dans le Calaisis, déjà confronté à la montée de la pression migratoire et aux menaces de recours contre le projet « Calais Port 2015 ».

Je connais l’engagement du Gouvernement, d’abord par la voix de Frédéric Cuvillier, puis par la vôtre, monsieur le secrétaire d’État, pour défendre le pavillon français. Pouvez-vous nous éclairer sur ces nombreuses questions qui se posent avec urgence dans l’un des territoires les plus frappés par le chômage ?

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