Voilà comment, en quelques années, on a détruit une école qui faisait la fierté de notre nation à travers le monde. Le constat est aujourd’hui édifiant. La France ne cesse de reculer au classement PISA. La maîtrise de la langue française est désastreuse même chez les étudiants de bon niveau. Et les plus jeunes méconnaissent de plus en plus les événements majeurs de notre histoire.
Alors lorsque vous accusez nos rangs de prôner l’élitisme à l’école, permettez-moi de sourire : cela fait des années, hélas, que notre école ne forme plus assez d’élites, et c’est bien à cause de vos réformes successives.
Vous nous dites que le développement des pratiques interdisciplinaires va permettre aux élèves de mieux maîtriser les savoirs : mais dans ce cas, pourquoi cette volonté ne s’applique-t-elle pas aux programmes ? Comment les professeurs de lettres parviendront-ils à enseigner Voltaire, Montesquieu ou Rousseau si leurs collègues d’histoire font l’impasse sur les Lumières ?
Madame la ministre, votre réforme des collèges et vos nouveaux programmes vont contribuer à dévaloriser le savoir. C’est justement ce que nous ne voulons pas. Nous ne voulons pas de votre réforme et nous ne sommes pas les seuls : preuve en est la mobilisation qui aura lieu jeudi.
Il est grand temps de replacer le savoir au coeur de l’école. Cela constituerait, enfin, une vraie réforme. C’est pourquoi, madame la ministre, je vous demande une nouvelle fois de retirer votre réforme.