Intervention de Gérald Darmanin

Séance en hémicycle du 9 juin 2015 à 15h00
Statut accueil et habitat des gens du voyage — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérald Darmanin :

Monsieur le rapporteur, quelques-uns de mes collègues et moi-même venons de voter l’abrogation du régime particulier des gens du voyage, mais l’argument que vous utilisez ici est étonnant. Comme Coluche, qui disait que moins que rien, c’est déjà quelque chose, je dirai que le très peu probable est déjà du possible ! Et de surcroît, vous dites compter sur l’abstention du « groupe social » que constituent les gens du voyage. Il faudrait savoir ! Soit vous considérez, comme nous, et c’est pour cela que nous avons voté l’article 1er, que les gens du voyage sont des citoyens français et qu’il ne faut pas les distinguer de la communauté nationale, soit vous faites une discrimination, vous affirmez que, par nature, structurellement, culturellement, ils ne votent pas, mais c’est alors leur dénier cette fonction de citoyens à part entière !

Au lieu de formuler des prospectives ou des hypothèses sur le fait qu’en majorité, ils ne pourraient pas voter et que la fraude serait très peu probable, le rapporteur sérieux et efficace que nous vous savons être devrait sans doute reprendre la parole pour développer dans le compte rendu publié au Journal officiel des arguments forts sur l’amendement défendu par M. Moreau. En effet, on ne peut pas considérer qu’une fraude électorale n’est jamais susceptible de se produire. Les propos du rapporteur et de la ministre devraient permettre d’éviter les divisions possibles – je suppose en effet que cette question importante a donné lieu à de longues discussions, y compris avec le ministère de l’intérieur, qui a dû s’y intéresser lui aussi. Au contraire, une réponse telle que la vôtre, dès le premier amendement, est tout à fait étonnante.

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